De Montréal à Bruxelles : l’expérience de Charlotte Goyer, en échange étudiant en Belgique
- l'UdeM racontée par ses étudiant.e.s
Daisy Le Corre
Pourquoi avais-tu choisi de partir en échange étudiant à Bruxelles?
Je suis partie un peu par hasard, avec une amie qui tenait à étudier en français. J’avais aussi pensé aller en Argentine au départ. Mais je ne regrette pas du tout mon choix! D’après mon expérience, c’est une bonne idée de partir à deux, mais il faut que ce soit avec quelqu’un qu’on apprécie et qu’on respecte pour s’assurer de passer du bon temps. Cela permet aussi d’apprendre à faire des compromis.
Est-ce que la ville correspondait à tes attentes?
Oui, Bruxelles recèle des trésors en tous genres, on les découvre en y habitant. C’est une ville jeune et branchée, pleine d’endroits où sortir, avec des spectacles de jazz gratuits et des terrasses remplies dès que le soleil se pointe. J’ai fait de très belles découvertes dans cette ville et j’ai pu prendre le rythme de vie européen... à mon rythme!
Quel était ton rythme de cours?
Le lundi midi, je suivais mon cours d’approches de l’information et du journalisme, et de 14 h à 16 h, j’allais en psychologie sociale de la communication. Le mardi, entre 12 h et 14 h, j’assistais à un cours d’introduction aux institutions de l’Union européenne. De 14 h à 16 h, j’étais en travaux pratiques d’info-journalisme et je terminais ma journée à 20 h avec un cours de géographie politique (cours de master 1). Ma semaine se terminait le mercredi à 16 h avec un cours de deux heures intitulé « De l’État à l’Union européenne ».
Comment se déroule une session en Belgique?
Ma session a commencé le 6 février avec une rencontre de programme pour faire le point sur les détails pratiques (« est-ce que tout le monde a bien trouvé un logement? », etc.). La semaine de relâche/Pâques était du 31 mars au 18 avril. Fin mai, c’était déjà la fin des cours avec le « blocus », cette fameuse période d’un mois où on prend le temps de réviser, de faire nos travaux et de préparer nos examens.
Quels sont les services offerts sur le campus?
Il y a plusieurs campus mais à Solbosch, celui où j’étudiais, on avait accès à un centre sportif, à des résidences étudiantes, à une librairie, à une bibliothèque, à un café et à un centre d’information (où l’on peut obtenir sa carte étudiante). Tout était facilement accessible.
Quels sont les rapports aux professeurs?
D’un point de vue pédagogique, je dirais que la proximité avec les professeurs n’est pas aussi grande qu’à l’UdeM et que certains de mes profs belges se rendaient souvent moins disponibles que mes enseignants montréalais. Enfin, en classe, certains d’entre eux encourageaient la participation active en incitant les élèves à commenter des lectures, à participer à des questions/réponses pour réviser des cours précédents, etc.
Quels coûts faut-il prévoir pour ce genre d’échange étudiant?
J’ai été chanceuse, je n’ai pas eu beaucoup de frais liés à mes études : j’ai dû acheter trois livres pour l’ensemble de ma session. Mais tout dépend du programme suivi, en littérature par exemple, il faut prévoir beaucoup plus. Quant à la vie de tous les jours et pour le logement en particulier, je payais 550 €/mois (environ 800 $ canadiens) en colocation avec deux autres personnes pour un appartement relativement luxueux. Pour ce qui est des transports, il faut compter 50 € (environ 75 $ canadiens) pour un titre de transport annuel illimité. Côté bouffe, il y a moyen de manger sans trop débourser en allant aux marchés et fruiteries de quartier. Enfin, l’idéal pour les activités et les sorties, c’est de trouver une carte touristique réalisée par des jeunes locaux dans chaque ville visitée pour obtenir une liste de bonnes adresses… Il existe aussi ce groupe Facebook très pratique pour les personnes qui préparent un séjour en Europe avec des témoignages étudiants intéressants.
Conseillerais-tu aux étudiants de faire le même échange que toi?
Bien sûr! En étant à Bruxelles, j’ai eu l’occasion de voyager dans plusieurs villes auxquelles je rêvais depuis longtemps : Budapest, Berlin, Paris, Amsterdam... et même de passer quelques jours en Espagne pendant la semaine de relâche. Ça ne s’oublie pas.
Est-ce que cela t’a donné le goût d’envisager une carrière à l’international, par exemple? Si oui, laquelle?
J’ai eu un gros coup de cœur pour Berlin, au point où je serais prête à refaire un échange étudiant là-bas... ou même à y emménager pour le travail! D’un autre côté, la culture jeune et très riche de l’Espagne (l’art urbain de Barcelone m’a complètement charmée) m’a fait réaliser que j’ai encore beaucoup à découvrir et que j’aimerais continuer à visiter d’autres continents.
Humainement, qu’est-ce que cette expérience a pu t’apporter?
Cela m’a permis de prendre du recul sur ma vie tout en faisant de nouvelles découvertes et en sortant, à plusieurs reprises, de ma zone de confort. Cette expérience deviendra assurément une période importante de ma vie, être loin de mes repères m’a aidée à me connaître. Et puis, c’était aussi la première fois que j’avais mon propre appartement, j’ai beaucoup appris en testant la cohabitation avec mes colocataires. J’ai eu la chance d’habiter avec deux amis que j’adore, ce qui a rendu le tout très facile.
Bruxelles et Montréal se ressemblent-elles? Sur quels points?
Oui sur certains points : l’ouverture d’esprit, le respect, le caractère des gens et les terrasses! Les températures aussi se ressemblent plus qu’on ne le pense. C’est un mythe qu’il pleut toujours à Bruxelles. Mais c’est vrai que le soleil se fait rare en hiver...
Qu’est-ce que Bruxelles et Montréal pourraient s’apporter mutuellement? Qu’est-ce qui t’a manqué et qu’est-ce que tu as découvert?
Le mode de vie européen est assez différent du nôtre, c’est vrai. D’abord, tout est plus petit : les rues, les camions, les boutiques... La culture et les coutumes aussi, ça nous a pris un petit moment pour nous intégrer. On ne croyait pas avoir à adapter autant notre vocabulaire alors qu’on parle pourtant la même langue! Oh et attention : n’ayez pas faim entre 15 h et 18 h. Il est quasi impossible de prendre un repas en Europe entre ces heures-là, les restaurants préparant le service du soir. Je me suis fait prendre plus d’une fois... D’ailleurs, en rentrant à Montréal, mon premier repas sera une poutine... Pourquoi ça n’existe pas en Belgique?
Journaliste, Daisy est une amoureuse des mots et de la vie des gens et a toujours des idées plein la tête! Indiscrétion : elle voue un culte infini à Catulle Mendès, l'auteur qui lui permet d'étudier l'androgynie dans les oeuvres décadentes du 19e siècle. Raison pour laquelle elle poursuit sa recherche en littératures à l’UdeM.