Pénurie de vétérinaires : la Faculté de médecine vétérinaire de l’UdeM passe à l’action

Préparer son parcours universitaire
Par
Daisy Le Corre

C’est un fait : il y a un besoin criant de médecins vétérinaires dans le domaine des animaux de la ferme, spécialement en région. Pour remédier à la situation, la Faculté de médecine vétérinaire a décidé de prendre le taureau par les cornes et d’adopter de nouvelles mesures qui seront mises en place dès la rentrée universitaire 2020.

« Il y a une pénurie de vétérinaires en général, mais pour ceux qui travaillent dans le domaine des animaux de la ferme et en région, c’est encore pire », a expliqué le Dr Jocelyn Dubuc, professeur et membre du comité d’admission au programme de doctorat de 1er cycle en médecine vétérinaire (DMV). Même son de cloche du côté de la Dre Marie Archambault, vice-doyenne aux affaires académiques et étudiantes à la Faculté de médecine vétérinaire : « Nos méthodes d’admission doivent soutenir notre mission, soit de former des médecins vétérinaires et d’assurer les services en médecine vétérinaire partout au Québec. On vient donc répondre à un besoin sociétal. »

« Dans les 10 prochaines années, au Québec, environ 35 % des médecins vétérinaires prodiguant des soins aux animaux de la ferme vont prendre leur retraite. »

Une nouvelle catégorie d’admission

Compte tenu de l’urgence de la situation, et pour tenter d’atténuer la pénurie de vétérinaires qui se profile à l’horizon[1], une nouvelle catégorie d’admission s’ajoute au programme de DMV et verra le jour à la rentrée 2020. Concrètement, elle s’adresse aux candidats attirés par la pratique vétérinaire dans le domaine des animaux de la ferme. En plus d’avoir un excellent dossier scolaire, il faudra également compléter le test de compétences transversales appelé CASPerMD. « Pour que sa demande soit considérée, le ou la candidate devra avoir cumulé 500 heures d’expérience de travail dans le domaine des animaux de la ferme (bovin, ovin, caprin, aviaire et porcin), avoir fait 35 heures de stages d’observation avec un ou des médecins vétérinaires dont le domaine de pratique est soit bovin, ovin, caprin, porcin, aviaire ou médecine réglementée, déclarer vouloir présenter son dossier sous cette catégorie et, éventuellement, réussir une entrevue », a précisé Marie Archambault avant d’ajouter qu’un maximum de 15 places seront réservées sur les 96 disponibles.

« Dans les 10 prochaines années, au Québec, environ 35 % des médecins vétérinaires prodiguant des soins aux animaux de la ferme vont prendre leur retraite, ce qui représente environ 150 personnes. Avec notre nouvelle catégorie d’admission, on prévoit diplômer un total de 15 à 20 finissants de cette catégorie par année », a confié le Dr Jocelyn Dubuc, selon qui cette nouvelle catégorie d’admission va répondre à un réel besoin. « On cherche des gens qui ont déjà l’expérience ou ont pris l’initiative d’aller s’exposer à la vie de la ferme dans le but de développer ou de renforcer leur intérêt dans ce domaine. »


[1] Une étude démographique a été réalisée par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ).

Stages incitatifs en médecine vétérinaire

Crédit photo : Richard Bourassa

Une autre solution a été mise en place pour les étudiants déjà inscrits au programme de DMV : des stages incitatifs en médecine vétérinaire dans le domaine bioalimentaire, une initiative ministérielle du MAPAQ qui a été implémentée en collaboration avec la Faculté l’été dernier. Les étudiants ont ainsi l’occasion d’acquérir une expérience de terrain, de constater en quoi consiste ce type de pratique et de développer des compétences qui faciliteront leur entrée sur le marché du travail en accroissant leur crédibilité auprès de leur future clientèle.

Les participantes et participants sont associés à un lieu de stage situé sur le territoire québécois où sont fournis des services vétérinaires liés au domaine bioalimentaire (bovin, porcin, aviaire, ovin, caprin, santé publique). Les stages de l’été 2019, d’une durée de 4 à 12 semaines selon le niveau de connaissance de l’étudiant, ont attiré 65 étudiants et de nouveaux stages auront lieu à l’été 2020. Une bonification correspondant à 15 % de l’aide financière de base est accordée si le stage est réalisé dans une des régions désignées par le MAPAQ comme étant vulnérables en matière de relève, soit l’Abitibi-Témiscamingue, le Bas-Saint-Laurent, la Côte-Nord, la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine et l’Outaouais. Une allocation de transport peut également être versée aux étudiants pour se rendre dans la région où se déroule leur stage.

« Si vous aimez la campagne, les grands espaces, les producteurs, que vous valorisez le respect et le bien-être des animaux, vous pourriez être heureux en médecine vétérinaire dans le domaine des animaux de la ferme », a fait savoir la vice-doyenne de la Faculté de médecine vétérinaire, fière de proposer une solution et de passer à l’action.


Daisy Le Corre
#Globe-trotteuse #Plume à papote #Queer

Journaliste, Daisy est une amoureuse des mots et de la vie des gens et a toujours des idées plein la tête! Indiscrétion : elle voue un culte infini à Catulle Mendès, l'auteur qui lui permet d'étudier l'androgynie dans les oeuvres décadentes du 19e siècle. Raison pour laquelle elle poursuit sa recherche en littératures à l’UdeM.