Comment étudier à l’UdeM et à la Sorbonne en même temps?
- l'UdeM racontée par ses étudiant.e.s
Daisy Le Corre
« La cotutelle, c’est un contrat passé entre deux universités qui permet à l’étudiant d’avoir un doctorat remis par les deux établissements », explique d’emblée Vincent qui étudie la Résistance et la société française d’après-guerre. Et pour lui, il n’y a aucun doute, s’inscrire au doctorat, c’est commencer une carrière. « On réalise de véritables travaux de recherche qu’on diffuse, nous ne sommes pas stagiaires! Je me sens vraiment comme un travailleur autonome au doctorat, je ne suis plus à l’école. »
D’après le doctorant, les avantages de la cotutelle sont nombreux, à commencer par celui d’avoir deux directeurs de recherche. « J’ai la certitude que je vais faire une meilleure thèse grâce à la cotutelle et aux deux opinions de mes directeurs de recherche qui sont très complémentaires : Samir Saul et Alya Aglan pour ne pas les nommer », raconte Vincent qui y voit aussi une ouverture du côté des débouchés de diffusion. « La cotutelle apporte un volet international à mon doctorat, mais je bénéficie toujours de la structure “udemienne” ».
Autre point (et non des moindres) soulevé par Vincent : ce n’est pas forcément avantageux de faire son bac, sa maîtrise et son doctorat dans la même université. « On n’ouvre pas assez nos horizons intellectuels en restant dans le même établissement. Dans mon cas, aller vivre deux ans en France me fait énormément grandir et me permet de profiter de la vie autrement », confie le passionné d’histoire qui passe une bonne partie de son temps à Paris, dans des lieux exceptionnels chargés d’histoire(s). « Quand j’y vais, je travaille essentiellement dans les bibliothèques et les centres d’archives. C’est pour cela que je passe mon temps là-bas : mes archives sont en France! »
Bien préparer ses finances et son projet de vie
Seule petite ombre au tableau, peut-être (hormis la « paperasse » de la première année de mise en place) : le coût de la cotutelle. « On le sait, il y a peu d’argent pour les chercheurs en sciences humaines, mais il y en a beaucoup plus au Canada qu’en France, par exemple. Il faut en avoir conscience! » D’où l’avantage de faire une cotutelle afin de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier et d’accéder aux financements des deux universités. « Si je faisais une thèse uniquement française, mes possibilités de financement seraient presque réduites à zéro. »
S’il a la chance d’être boursier depuis sa deuxième année de doctorat (il a décroché les prestigieuses bourses du FRQSC ainsi que la bourse de doctorat du Canada Joseph-Armand-Bombardier du CRSH cette année) et d’avoir l’esprit en paix sur le plan financier, Vincent encourage les étudiants et étudiantes à tenter d’obtenir du financement. « Il ne faut pas non plus hésiter à faire appel à la Maison internationale de l’Université de Montréal qui offre quelques milliers de dollars pour la cotutelle et le déplacement vers l’autre pays. »
Pour celles et ceux qui envisagent une cotutelle avec un établissement parisien, l’Udemien prévient : « Paris est au moins deux fois plus cher que Montréal, il faut s’y préparer. Le compte en banque se vide rapidement! Pour le logement, privilégiez la Maison des étudiants canadiens (MEC), vous vous achetez la paix de l’esprit en faisant cela… »
D’un point de vue plus personnel, Vincent rappelle qu’un doctorat en cotutelle (ou non) s’entame souvent lorsque les autres commencent à fonder leur famille, dans la deuxième moitié de la vingtaine en l’occurrence. « Il faut en tenir compte et ne pas se lancer à la légère dans un tel projet. »
Enfin, si la cotutelle est d’abord un contrat, elle est aussi et surtout une négociation, comme le rappelle encore le doctorant. « Si les deux universités proposent des séminaires similaires à l’étudiant, il y a moyen de négocier pour s’éviter une charge de travail double », signale celui qui est passé par là.
À celles et ceux qui hésiteraient à se lancer, il est bon de rappeler que la cotutelle permet souvent de bénéficier du « meilleur des deux mondes ». L’expérience de Vincent en est un bon exemple : avoir un pied au Canada lui permet de bénéficier des avantages financiers, de l’excellente structure du programme d’histoire de l’UdeM et de l’ouverture à différentes historiographies, tandis que son inscription à la Sorbonne lui permet d’évoluer parmi certain(e)s des plus important(e)s spécialistes de la Résistance française et de la décolonisation.
Quelques ressources utiles
Si partir à l'étranger vous interpelle, voici quelques liens susceptibles de vous intéresser :
Répertoire des bourses d’études
Guide comment trouver son directeur de recherche
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Journaliste, Daisy est une amoureuse des mots et de la vie des gens et a toujours des idées plein la tête! Indiscrétion : elle voue un culte infini à Catulle Mendès, l'auteur qui lui permet d'étudier l'androgynie dans les oeuvres décadentes du 19e siècle. Raison pour laquelle elle poursuit sa recherche en littératures à l’UdeM.