Le « starter pack » de la rentrée d'hiver

Plonger dans la vie de campus
Par
Voahirana Raharison

 Perspective étudiante

Édition Polaire à l'UdeM

Commencer l’université en septembre, c’est motivant. Il y a le soleil, les pique-niques sur la place Publique et tous ces regards pleins d’espoir. Mais commencer l’université en janvier ? Ça, c’est pour les guerriers. C’est pour ceux qui ne craignent pas d’affronter les éléments.

Bienvenue à la session d’hiver. Ici, la survie académique se double d’une survie thermique. Voici ton « Starter Pack » essentiel pour ne pas finir en statue de glace devant le pavillon 3200 Jean-Brillant.

1. L’art de devenir une taupe (vive les souterrains !)

Si tu dois retenir une chose de cet article, c'est ceci : À l’UdeM, tu n'as presque jamais besoin de sortir dehors.

La réalité

L’UdeM possède un réseau de tunnels et de corridors intérieurs qui relient le métro, le garage Louis-Colin, les pavillons Jean-Brillant, Samuel-Bronfman et Roger-Gaudry. Il y fait un agréable 22 degrés. Ainsi, tu peux traverser le campus en t-shirt pendant qu'il fait -30°C dehors. Toutefois, les premières fois où tu vas essayer d’emprunter ces tunnels, cela ressemblera plutôt à un « escape game ».

L’astuce de pro

Apprends la carte des tunnels comme si ta vie en dépendait (parce que ton confort en dépend). Circuler dans ces tunnels demande du temps et de la pratique, alors, à ces fins, réserve-toi un moment de mise à l’épreuve de tes capacités de repérage sans avoir de cours qui débute dans 10 minutes.

2. Les bottes vs le style (Le dilemme du sel)

Montréal en hiver, c'est 40 % de neige, 10 % de glace et 50 % de « slush » brune salée indéfinissable.

La réalité

Tes belles baskets blanches ? Oublie-les. Elles changeront de couleur et finiront avec des trous d’aération non-souhaités, rongées par le sel de déglaçage.

L’astuce de pro

Investis dans de vraies bottes. Si tu tiens à ton style, traîne des souliers d'intérieur dans ton sac à dos. Oui, c'est lourd. Oui, c'est embêtant. Mais c'est moins pire que de passer un cours de 3 heures avec les chaussettes mouillées.

3. La luminothérapie (ou : « Il est 16h, pourquoi fait-il nuit ? »)

La montagne, c'est beau, mais en janvier, le soleil se couche avant la fin de ton premier cours de l'après-midi.

La réalité

Tu vas entrer en cours : il fait jour. Tu vas sortir de cours : c’est le néant obscur. Ton rythme circadien ne va rien comprendre.

L’astuce de pro

Les bibliothèques de l'UdeM (notamment celle des lettres et sciences humaines : ) ont des lampes de luminothérapie. Va t'asseoir devant pendant tes lectures. C'est comme un mini-voyage dans le Sud, mais avec des livres de socio et sans mojito.

4. La stratégie de l'oignon

Le microclimat de l'UdeM ne connaît pas la modération.

La réalité

Dehors, le vent sur Côte-des-Neiges te fouette le visage avec une violence personnelle. Dedans, le chauffage central est bloqué sur « sauna tropical » dans certains locaux (surtout dans les vieux pavillons).

L’astuce de pro

Ne mets pas juste un gros pull de laine. Tu vas suer ta vie en plein milieu de ton cours de méthodologie. À la place, superpose les couches : chandail, hoodie, manteau. Tu passeras ta journée à t'effeuiller et te rhabiller, mais tu seras confortable.

5. La « Rampe » : Une entrée vers les souterrains

La réalité

Le bas de la rampe est une zone glissante mélangeant eau fondue et gravier. C’est une patinoire olympique non homologuée.

L’astuce de pro

Quand tu arrives gelé du métro, la bouffée de chaleur qui sort de la rampe est l'équivalent d'un câlin maternel. Profites-en, ferme les yeux, laisse-toi porter vers le haut (si elle n'est pas en panne). Tu pourras alors y débuter ton excursion dans les tunnels !

En résumé

La rentrée d'hiver à l'UdeM, c'est moins glamour que dans les films de Noël, mais c'est terriblement cozy. C'est se réfugier au café étudiant avec un chocolat chaud pendant que la tempête fait rage dehors. C'est la solidarité silencieuse entre étudiants qui cherchent à éviter les flaques d'eau.

Bienvenue dans l'équipe. Attache ta tuque (littéralement), trouve les tunnels, et tout va bien aller. Le printemps arrive... en mai.

Voahirana Raharison
#Curiosité #MystèresOrdinaires #SurvivreAvecPanache

Doctorante en relations industrielles à l’UdeM, j’arpente les couloirs des politiques publiques, de l’économie et des contrariétés propres à la vie universitaire. Entre deux graphiques et quelques variables, je prends le pari audacieux de m’attarder à ce que l’on ignore souvent : la beauté tapie dans la routine.

Dans mes articles, attendez-vous à voir la réalité étudiante sous un angle qu’aucun cours n’avait anticipé : gestion du temps, choix existentiels en se brossant les dents, et art délicat de survivre à la productivité imposée. Pas de grandes tirades, mais un regard vif sur ce qui façonne (et parfois titille) notre quotidien. Pour celles et ceux en quête de lucidité, de clins d’œil et de réflexions sans fard, je vous offre des pages où l’ordinaire révèle, à l’occasion, son panache inattendu.