De l’UdeM à Ubisoft : portrait de Maxime Durand, historien du jeu vidéo Assassin’s Creed

l'UdeM racontée par ses étudiant.e.s
Par
Daisy Le Corre

Quand il était petit, Maxime voulait être policier, attiré par la « quête de vérité ». C’est d’ailleurs pour cette même raison qu’en 2007, il a opté pour un baccalauréat en histoire (« histoire » signifiant « enquête » en grec) à l’UdeM. Il a ensuite été embauché par Ubisoft Montréal grâce à une offre d’emploi transmise par son département d’études. Rencontre pleine d’histoire(s).

D’où te vient cette passion pour l’histoire?

J’ai toujours été passionné par ce domaine d’études, toutes périodes confondues! Au cégep, je m’étais orienté en sciences humaines dans l’idée de suivre un baccalauréat en histoire par la suite. J’avais simplement envie d’étudier ce qui me plaisait. Et puis, j’étais nul en sciences… 

Pourquoi avais-tu choisi l’UdeM?

Ça me paraissait logique! Peut-être parce que mes parents y étaient allés. Je n’ai jamais envisagé d’aller étudier dans une autre université même si j’ai pu profiter du Bureau de coopération interuniversitaire (anciennement la CREPUQ) pour étudier « l’histoire de Montréal », à McGill par exemple. J’ai trouvé l’expérience enrichissante, cela m’a permis de profiter au maximum des atouts des grandes institutions montréalaises.

Comment t’es-tu retrouvé à travailler chez Ubisoft?

J’ai reçu l’offre d’emploi par mon département d’histoire! Ça tombait bien, je finissais tout juste mon baccalauréat, j’ai donc appelé le recruteur pour en savoir plus sur ce poste de « consultant historique ». La marque Assassin’s Creed était en plein développement, ils avaient besoin d’un historien capable de vulgariser l’histoire coloniale du 18e siècle… À l’issue de trois entrevues, j’ai été embauché, d’abord pour des petits contrats de quelques mois. Aujourd’hui, j’y suis à temps plein depuis 7 ans! 

Comment as-tu fait pour te préparer à ton entretien d’embauche?

À l’UdeM, j’avais suivi un cours de « communication écrite » où l’on apprenait à décrypter une offre d’emploi, à mettre à jour son CV, à préparer une entrevue, etc. Cet atelier m’a beaucoup aidé, c’était rassurant de savoir comment se préparer avant d’entrer dans l’arène. Je me souviens avoir apporté des exemples concrets en entrevue : j’avais donné quelques idées pour insérer un contexte physique historique ayant réellement existé dans un jeu vidéo, etc. 

D’après ton expérience, à quoi tient le succès d’une entreprise comme Ubisoft?

Nos jeux sont bons parce qu’on a des équipes multiculturelles, c’est notre richesse! À titre d’exemple, l’équipe d’Assassin’s Creed compte des personnes issues de plus d’une vingtaine de nationalités différentes de première génération. Souvent, elles viennent spécialement à Montréal pour travailler dans le domaine ou ont été repérées par Ubisoft alors qu’elles ne vivaient pas ici. Peu importe nos origines, on travaille entre passionnés, c’est notre secret de réussite!

Quels sont tes jeux vidéo préférés?

J’aime beaucoup les jeux historiques comme Civilization ou Versailles même s’il y a toujours eu des petites choses qui m’agaçaient. Avec des jeux linéaires, le but ultime se réduit souvent à la domination des uns sur les autres… Alors que ce n’est pas la seule issue possible! Loin de là. Je crois que c’est aussi ce qui m’a motivé à travailler dans le domaine des jeux vidéo pour tenter de changer un peu les choses.

Quels conseils donnerais-tu à celles et ceux qui sont actuellement à l’université et qui veulent faire une différence dans leur parcours?

Investissez-vous dans la vie étudiante, faites du sport au CEPSUM (j’y vais encore), impliquez-vous dans une activité! Le fait d’acquérir de la discipline dans une activité connexe aux études permet souvent de renforcer la discipline scolaire. Je leur conseillerais aussi de travailler à côté, c’est formateur! Enfin, essayez les échanges étudiants et faites des stages, crédités si possible. N’oubliez jamais que rien ne viendra à vous par magie, il faut aller chercher ce qu’on veut et mettre toutes les chances de son côté.

Est-ce que tu utilises encore certaines compétences universitaires dans ta vie professionnelle?

J’applique quotidiennement la même méthode de travail que j’ai apprise à l’UdeM : ma formation d’historien s’apparente à une belle boîte à outils qui va me servir tout au long de ma vie et que j’adapte en fonction de mon contexte professionnel. C’est une base solide.

De quoi es-tu le plus fier?

Je suis fier de chacun des jeux qu’on sort! Je dois reconnaître que la sortie d’Assassin’s Creed 3 est un beau souvenir, c’était le premier jeu sur lequel j’avais travaillé du début à la fin. Mais ce qui me fascine le plus, c’est de recevoir des messages d’enseignants qui me disent : « j’utilise votre jeu en classe pour illustrer mon cours ». Cela me procure toujours un sentiment intense! On sort des jeux pour divertir mais grâce à notre travail, ils possèdent d’autres vertus. C’est une belle reconnaissance. 

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Daisy Le Corre
#Globe-trotteuse #Plume à papote #Queer

Journaliste, Daisy est une amoureuse des mots et de la vie des gens et a toujours des idées plein la tête! Indiscrétion : elle voue un culte infini à Catulle Mendès, l'auteur qui lui permet d'étudier l'androgynie dans les oeuvres décadentes du 19e siècle. Raison pour laquelle elle poursuit sa recherche en littératures à l’UdeM.